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TOMBS - The Grand Annihilation (Metal Blade)

Publié le par Crapulax

Un collecteur de ténèbres : voilà ce qui définit le mieux le groupe de Brooklyn.

D’album en album, comme victime d’une insatiable boulimie tapie au plus profond de son être, TOMBS dévore ce qui se fait de mieux en matière de noirceur, la recrachant dans de violents spasmes stomacaux pour la manger à nouveau avec une avidité sans cesse renouvelée. Cela va de NICK CAVE ou JOY DIVISION pour les voix claires (enfin, c’est le leader Mike Hill qui le clame haut et fort parce que le rapport avec ces légendes de la dark culture est moins criant sur ce nouvel album que les précédents, cf « Way Of The Storm ») en passant par NEUROSIS, INTER ARMA, TRIPTYKON ou MOONSPELL (« Underneath ») pour devenir un tout cohérent au sein d’un black metal tourmenté et apatride. Un black metal impur emprunt de post rock, d’expérimental, d’indus ou de sludge, un instant terriblement lent et l’autre formidablement véloce comme les anneaux mouvants d’un python géant.

TOMBS a initié bien avant 2009 et son premier album « Winter Hours » un voyage sans retour dans les eaux poisseuses et troubles de l’indicible obscurité de l’âme humaine. Et à chaque fois, il ressort de la gueule du reptile immonde quelque chose d’intense (« Old Wounds » et son refrain imparable), de venimeux (« Black Sun Horizon »), d’hypnotique (le lancinant « Cold » proche d’un PARADISE LOST par instants) ou d’étouffant (le thrashy « November Wolves »). Ce même si on a une vilaine tendance à s’ennuyer ferme sur les derniers titres de l’album… Ce qui ceci dit en passant est commun à beaucoup de groupes qui se forcent à proposer un minimum de 15 titres sur leur CD, quitte à insérer des interludes inutiles, des versions bêta qui portent bien leur nom ou des morceaux moyens alors que 9 ou 10 bons suffiraient. Pour le coup, « The Grand Annihilation » contient 10 morceaux… Bah ! Mauvais exemple !

Autre point négatif, le batteur Charlie Schmid (actuel VAURA et ex-RELIGIOUS TO DAMN) qui semble en deçà du niveau général, accompagnant les titres sans vraiment assurer de réelle plus-value par son jeu. Le minimum syndical, en somme ! Heureusement ce diable d’Erik Rutan en producteur avisé, toujours présent depuis l’album « Savage Gold » (2014), a su comprendre la nature profonde de la bête au sang froid. Il a su la détourer suffisamment pour la rendre moins prévisible et plus dangereuse encore, assurant sa mue en faisant de ce « The Grand Annihilation » l’album de la maturité et, espérons-le, celui d’une reconnaissance internationale.

Parce qu’on aime ou qu’on aime pas, force est de reconnaître qu’il y a quelque chose de grand dans la formation américaine. Quelque chose qui diffère radicalement avec le black metal européen.

En tout cas, c’est pas tous les jours qu’on vous conseillera de mettre un pied dans la TOMBS.

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