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REVOCATION – Great Is Our Sin

Publié le par Crapulax

Certains noms de groupes de métal se révèlent parfois assez marrants à lire, des trucs comme GODDASS, BOUDAIN ou BLACK MERDA qui font doucement ricaner. Il y a aussi des maladies terrifiantes assez dures à porter (INCONTINENCE, CATARACT), des choses tellement improbables qu’elles en deviennent carrément géniales (FATAL NUNCHAKU, SYLVESTER STALINE), une spécialité chez les groupes de grindcore toujours très soft en matière de sexe (GENITAL MASTICATOR ou PISS VORTEX).

Assurément, REVOCATION ne fait pas partie de ceux-là et leur style Death Thrash bourrin très technique ne prête pas non plus à sourire. Jetez donc un œil au dictionnaire : « La révocation est le résultat d'une décision autoritaire ordonnant la mise à néant des dispositions ayant constitué une situation juridique »... Aïe. C’est comme ça dans le métal : il y en a qui sont nés avec un nez de clown, d’autres avec un couteau entre les dents et d’autres enfin avec le code civil sous le bras.

Pour leur septième album, les ex-CRYPTIC WARNING (finalement, ce nom d’origine était plutôt pas mal...) ont renouvelé leur confiance au producteur Zeuss (HATEBREED, BLEEDING THROUGH) et au dessinateur Tom Strong qui avaient tous deux déjà collaboré sur « Deathless » en 2014. Pas de changement de direction artistique notable non plus, REVOCATION poursuit placidement son petit bonhomme de chemin en nous gratifiant, comme à son habitude sur chacun de ses albums, de quelques brûlots imparables ici au nombre de 2 (« Arbiters Of The Apocalypse » et le fatal « Theatre Of Horror ») qui assomment l’auditeur d’entrée de jeu.

REVOCATION, c’est surtout une science guitaristique personnifiée par leur leader David Davidson, ancien diplômé du célèbre Berklee College (dont sont issus les plus grandes pointures de la musique moderne tels Steve Vai, Al Di Meola ou Pat Metheny) qui reste la grande jouissance et la marque de fabrique du groupe. Sur la première moitié de « Great Is Our Sin », les parties solo sonnent vraiment merveilleusement (« Communion » ou l’instrumental « The Exaltation »), soutenues par des riffs inspirés, véloces et alambiqués à souhait (« Monolithic Ignorance »). Autre grand motif de satisfaction, la batterie de l’ex-3 INCHES OF BLOOD Ash Pearson, puissante et rapide, fait toujours bien plus qu’assurer un simple soutien rythmique : elle magnifie toutes les compositions comme jamais auparavant (« Crumbling Imperium »). A partir de « Profanum Vulgus » les choses se gâtent un peu, la seconde partie de l’album perdant ostensiblement en intensité, moins inspirée (« Copernican Heresy ») avec un tempo globalement plus lent (« Only The Spineless Survive »). Seule la reprise de « Altar Of Sacrifice » (sorte de rituel depuis « Existence Is Futile » en 2009), tirée du monstrueux « Reign In Blood » de SLAYER, parvient à contrecarrer cette sensation de baisse de régime en clôturant sur une excellente note.

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