L'HOMME QUI TUA LUCKY LUKE

Scénario & Dessin: Matthieu Bonhomme

L'histoire: un soir d'orage et de forte pluie, un homme s'avance lentement sur son cheval en direction de Froggy Town. Quelques jours auparavant, la diligence de la ville s'est faite cambrioler et l'un des conducteurs lâchement assassiner...

L'annonce du retour de Lucky Luke avait, passé la surprise, laissé il y a quelques mois pas mal de monde dubitatif. Les KID LUCKY et autres RANTAPLAN de triste mémoire, tout comme la version avec l'humoriste Laurent Gerra loin d'être mauvaise pourtant (mais loin d'être excellente non plus) avaient en quelque sorte progressivement sonné le glas du cow-boy solitaire. Tant et si bien que personne n'aurait misé un centime sur la pérennité de l'homme qui tire plus vite que son ombre, encore moins sur une possible renaissance.

Il aurait fallu un miracle et miracle il y a eu. Car cette nouvelle BD consacrée au héros du tandem Morris/Goscinny relance complètement la machine grippée par le temps. Le graphisme est personnel mais on y décèle des traces jouissives du style originel. L'humour est présent mais abordé d'une autre manière, apportant plus de fraîcheur. Enfin, l'histoire est prenante, plus sérieuse aussi, et se démarque des scénarios habituels du systématique "je trouve un fait divers ou un sujet de western et j'en fais une bande dessinée", méthode lassante à la longue comparable aux TUNIQUES BLEUES. En résulte un album brillant, non dénué de défauts comme la moue de Lucky Luke qui le rend parfois prétentieux. Mais pour un retour aussi réussi, on ne va pas chipoter.