Mes Meilleurs albums 2014

10. JEAN-LOUIS AUBERT - Les parages du vide

L'ancien guitariste-chanteur de TELEPHONE a su saisir ici avec une pertinence rare le monde des mots (autant que des maux) du poête français Michel Houellebecq pour le transposer en notes de musique. En résulte quelques perles magnifiques de sensibilité ("voilà ce sera toi", "isolement") et de mélancolie ("Novembre", "Sant'engracia") que seuls 2 âmes d'artistes peuvent enfanter parfois.

A chaque album, Jean-Louis Aubert confirme un peu plus ce qu'on savait déjà de lui: l'image d'un grand monsieur de la musique française ("Face B").

09. H.E.A.T. - Tearing down the walls

Originaire de Suède, ce combo (à ne pas confondre avec le groupe des sœurs Wilson) n'avait jamais vraiment fait parler de lui, en tout cas pas avec autant de force qu'avec ce quatrième album de leur discographie qui se révèle être un pur joyau de Hard Fm comme on en faisait à la grande époque.

A l'image de "A shot of redemption", tous les titres sont calibrés pour les passages en radio ("Laughing at tomorrow", "Mannequin show"), suivant leurs illustres prédécesseurs comme EUROPE (voir le solo de guitare sur "Emergency" qui sonne comme du Kee Marcello), DANGERDANGER ("Eye for an eye") ou SURVIVOR.

Une bonne surprise, assurément !

08. THE LOVE ME NOTS - Sucker

Autre surprise de ce classement, ce groupe américain originaire de la ville de Phoenix en Arizona déploie un garage rock à l'ancienne à mi-chemin entre THE ANIMALS pour l'influence sixties, les DEAD KENNEDYS pour l'influence Punk et THE HIVES pour l'énergie électrisante déployée.

Car THE LOVE ME NOTS dégage en effet une énergie communicative peu commune ("You're not living me enough") à grands renforts de synthé ("You gotta go") et de guitares ardentes ("Don't let him") avec une chanteuse en mode survolté ("Midnight"), limite hystérique !

A suivre tout autant qu'à voir.

07. IMELDA MAY - Tribal

Si la belle irlandaise n'avait jamais totalement convaincu sur support CD, il semble que cela soit un tant soit peu mieux parti sur ce nouvel album un poil plus équilibré, aux ambiances sixties plus travaillées ("Wicked ways") et surtout avec de nombreux hits potentiels forts ("It's good to be alive", "Wild woman"). En fait, en terme de hits, il serait carrément plus franc de citer la totalité de la set-list tant cet album déborde de qualité !

Une nouvelle fois on prend son ticket pour un Rockabilly pur jus ("Tribal") porté par la voix sensuelle d'Imelda ("Little Pixie") comme un voyage dans le temps à la RETOUR VERS LE FUTUR... dont on ne reviendrait pas indemne, les oreilles emplies de délicieux souvenirs ça c'est certain !

06. ROYAL BLOOD - Royal blood

L'année 2014 fut décidément très riche en surprises, notamment avec ce groupe venu de nulle part comme un OVNI se crashant quelque part dans le désert de Mojave, très orienté THE BLACK KEYS avec leur configuration ultra-minimale basse-batterie !

On pense également à du MUSE au niveau vocal ("You can be so cruel") et à du RAGE AGAINST THE MACHINE pour le haut niveau de saturation ("Figure it out") et force est de constater que malgré le peu de musiciens, les 2 bougres s'en sortent brillamment ("Out of the black", "Little monster") en délivrant une musique riche et variée.

La bombe du moment !

05. ANETTE OLZON - Shine

Après un passage éclair au sein du groupe de Heavy Metal symphonique NIGHTWISH en remplacement de la chanteuse originelle Tarja Turunen, devenue ingérable humainement parlant, la jeune suédoise n'a pas laissé de souvenirs impérissables (un seul CD, "Imaginaerum"). Elle s'est quand même fait un nom dans l'histoire et, les mains et les pensées désormais libres, a eu l'opportunité de sortir son propre album.

Un album léger plutôt pop folk, ambiant même, que personne n'attendait vraiment et qui se révèle d'une incomparable sensibilité ("Invincible") et d'une incroyable maturité ("Falling"), mettant en lumière la merveilleuse voix de la chanteuse comme le ferait un écrin d'un diamant ("One million faces" et surtout "Watching me from afar").

Finalement, de NIGHTWISH ou d'Anette Olzon, c'est à se demander qui a perdu le plus.

04. BRIAN SETZER - Rockabilly riot!

Le Rockabilly se porte à merveille en 2014 (qui l'eut cru ?) comme en témoigne le dernier IMELDA MAY et ce nouvel album solo de l'ancien STRAY CATS !

Pour la petite histoire, sachez que chaque morceau a été enregistré en une prise avec les membres de son groupe sur des bandes magnétiques comme à la grande époque du vinyl: il y a donc quelques pains épars (des approximations plutôt...), faits dans l'instant mais rendant le tout terriblement original, et faisant sonner vrai surtout. Comme les titres sont excellents au demeurant ("The girl with the Blues in her eyes", "Rockabilly Blues"), chose dont on n'aurait jamais douté de la part de ce guitariste légendaire hors pair ("Lemme slide"), tout va pour le mieux dans le meilleur des sixties...

03. JOHNNY WINTER - Step back

La liste des musiciens qui nous ont quitté cette année est assez longue (Jack Bruce, Bobby Womack, Paco de Lucia, Tommy Ramone, Joe Cocker, etc.), on retiendra surtout le départ à 70 ans du Bluesman blanc Johnny Winter qui aura joué de la guitare jusqu'à son dernier souffle de vie.

Avec une trentaine de 33 tours à son actif, l'albinos du Blues nous quitte avec cet album posthume superbe regorgeant d'invités de marque, des amis de longue date comme Eric Clapton ou Billy Gibbons de ZZ TOP et des héritiers du Blues comme Joe Bonamassa ou Ben Harper.

C'est ainsi que, plus qu'un cadeau d'adieu, "Step back" ressemble à s'y méprendre à son dernier souhait: celui de voir perdurer le Blues, son Blues, pendant des siècles et des siècles.

02. SHAKA PONK - The white pixel ape

Si les frenchies se sont royalement plantés avec le second album sorti au courant de la même année ("the black pixel ape" qui ressemble à une succession de faces B ou de chutes studio qui auraient mieux fait d'y rester...), ce premier album 2014 regorge de perles de fusion en tous genres comme "Wanna get free", "Lucky G1rl" ou "Story O' my life" qui en disent long sur leur capacité naturelle à dégainer des hits qui font mouche.

On pourrait d'ailleurs citer également "An eloquent", "M0nkey on the wall" ou la ballade "Heal me kill me" comme hits singles potentiels tant la liste est impressionnante. Non, personne ne peut se tromper sur la qualité de la marchandise: c'est bien de la pure came !

A la fois Electro, Métal, Funk, Reggae ou simplement Rock, SHAKA PONK a forgé album après album sa propre identité en s'affranchissant des étiquettes. Atypique. Inclassable.

01. SLASH - World on fire

Le guitariste originel des mythiques GUNS'N'ROSES a mis de nombreuses années avant de retrouver la formule qui marche et finalement, elle est à l'image de son ancien groupe: deux personnalités fortes: un chanteur et un six cordiste. Hier, c'était Axel Rose, aujourd'hui c'est Miles Kennedy l'énorme vocaliste d'ALTER BRIDGE.

Ainsi, cela va faire 2 albums complets que les deux complices partagent ensemble et ça balance toujours autant ("World on fire", "Automatic overdrive") avec des ballades toujours efficaces ("Bent to fly", "Battleground") et des parties solo reconnaissables entre mille (l'instrumental "Safari Inn").

Il n'y a pas à chier: le Rock, c'est bien là-bas qu'il se trouve.